Quelle cuisine doit-on manger pour vivre longtemps ?

UP le Mag a réalisé un tour du monde de la gastronomie afin d’identifier quelle était la cuisine la plus bénéfique et la plus saine pour notre corps. Deux régimes alimentaires, si éloignés géographiquement mais si proches philosophiquement, semblent se détacher du lot.

« Que ton alimentation soit ta seule médecine ». A l’heure de la « malbouffe » et des fast food, cette citation d’Hippocrate trouve encore écho dans certaines régions du Monde. C’est le cas notamment du pourtour méditerranéen où la cuisine du soleil continue de faire des miracles sur le bien-être et le moral des plus gourmands.

La cuisine du soleil rayonne sur notre santé

Lorsqu’on évoque la cuisine méditerranéenne, on a tendance à ne la résumer qu’au simple régime crétois, célèbre depuis cette étude réalisée par le professeur Serge Renaud en 1994, qui révéla que l’alimentation des Crétois réduisait les risques d’infarctus et d’accidents vasculaires-cérébraux de 75%. En réalité, on retrouve ce type d’alimentation tout autour de la Méditerranée – de l’Italie à la Grèce en passant par l’Afrique du Nord – et plus particulièrement dans les îles (Corfou, Malte, Sicile, Sardaigne…)

Son secret ? Ses ingrédients de base, comme nous l’explique Nina Cohen-Koubi, médecin-nutritionniste à Paris : « Dans la cuisine méditerranéenne, il y a toujours des tomates, poivrons, aubergines, une variété de légumes de saison exceptionnelle. On a aussi des céréales, de l’huile végétale, du poisson et des fruits. Il y a donc peu de graisses saturées, l’idéal pour lutter contre les pathologies cardiovasculaires. Les légumes apportent des fibres et les céréales, riches en glucides complexes, limitent la sensation de faim ». De l’avis même des spécialistes, non seulement ce type de régime réduirait le risque de maladies cardiovasculaires, mais il diminuerait également l’apparition de cancers.

Si la cuisine du soleil est destinée aux gourmands désireux de se sentir bien dans et avec leur corps, elle l’est aussi pour ceux qui souhaitent entretenir leur tête. Le poisson se trouvant au sommet de la pyramide protéinique, la cuisine méditerranéenne apporte son lot d’omégas 3, indispensables au bon fonctionnement du cerveau : « ce sont eux qui favorisent les échanges entre neurones. Ils permettent d’être plus vif d’esprit. Ils sont aussi excellent pour les cheveux et pour la peau » précise Nina Cohen-Koubi.

Attention tout de même à bien choisir ses plats ! Les tajines par exemple, dans lesquelles la viande est cuite et recuite, ou les fritures, sont des mets à déguster avec modération.

Bienvenue sur l’ « île des centenaires heureux »

La cuisine méditerranéenne n’est pas la seule à concilier régal des papilles et capital santé. Une autre gastronomie composée d’une base alimentaire semblable et apportant des bienfaits similaires existe. Pour la découvrir, il faut aller à l’autre bout du Globe, direction : Okinawa.

C’est sur cette île située au sud du Japon, dans l’archipel des Ryukyu, que l’on recense le plus grand nombre de centenaires dans le Monde et des records d’espérance de vie (87 ans pour les femmes, 79 ans pour les hommes au dernier recensement). Une région du Globe où il fait bon vivre et surtout manger.

Et sans surprise, la cuisine okinawaïenne est principalement composée de produits de la mer, riches en phosphore, protéines, vitamines et iode (poisson, crustacés et algues). De légumes verts, légumineuses, céréales et épices. La différence majeure avec la cuisine du soleil, c’est qu’il y a peu de laitages, voire pas du tout… Ce régime n’est donc pas conseillé aux femmes enceintes par exemple.

A Okinawa, l’expression ishokudogen signifie que tout aliment est une forme de médecine. Chaque aliment est donc considéré comme un médicament, et chaque repas, un rituel. C’est aussi ça le secret des centenaires d’Okinawa : ils prennent leur temps pour manger, ils prennent leur temps pour vivre… plus longtemps.


Encadré : Savoir manger est la clé du « vivre en bonne santé »

Savoir quoi manger est important. Mais savoir comment manger l’est également ! A Okinawa, on ne mange jamais à satiété. Le dicton hara hachi bu signifie que le repas doit prendre fin lorsque la sensation de faim est comblée à 80%. Résultat : on recense cinq fois moins de maladies cardio-vasculaires et quatre fois moins de cancers que dans les pays occidentaux.

Il en va de même sur le pourtour méditerranéen. Au XIIe siècle, Moshe ben Maïmon, célèbre rabbin andalou expert en médecine, préconisait lui aussi de sortir de table en ayant un tiers de l’estomac vide. Nutritionnistes, diététiciens et médecins sont unanimes : ceux qui adoptent cette façon de manger prolongent leur espérance de vie.